Jeudi 27 septembre, j'arrive à Chamonix pour participer aux tests de l'étude sur la fatigue qui se déroulent à l'ENSA. Les chercheurs sont tous enthousiastes, sympathiques et super sympas. Je suis logé à l'ENSA, et les tests peuvent commencer. Ils dureront pour ma part un tout petit peu plus longtemps que prévu, faute à une machine capricieuse, mais je ne vois pas le temps passé et me régale au milieu de cette bande de "chercheurs fous", passionnés de sport et motivés à 100% pour l'étude.
Vendredi 28 septembre, après une nuit correcte, je retrouve Jean-Mi pour lui donner des affaires de rechange et un sac de bouffe pour l'assistance. Jean-Mi et Jas vont également partir pour un long week end... Bientôt le grand moment, les 35 rats de laboratoires sont pesés sur la ligne de départ, et seront pour les finisher, pesés juste à après l'arrivée.
Je retrouve Den's et Sandrine sur la ligne et à 18h30, les visages sont tendus, inquiets, et c'est parti, les 2300 fauves sont lâchés.
Comme d'habitude, je trouve que ça part vite. Mais cette fois, Les 1ers tests de l'étude effectués à Saint-Etienne m'ont permis de savoir qu'il ne fallait pas que je dépasse les 145 pulsations. Je suis les préconisations de Guillaume Millet à la lettre car cette année, je le veux mon UTMB.
Den's court à mes côtés, puis file,...., je reviens sur Caro(tte), un échange, un regard, des encouragements, et c'est à mon tour de disparaître de sa vue. Le soir, puis la nuit ensevelit le Mont Blanc et les lutins qui se transforment en lucioles, scintillantes sur les chemins alpins. Saint Gervais et les Contamines nous sortent de cette ambiance nocturne, la remplaçant le temps d'un instant en ambiance festive. Nous replongeons dans le noir afin de commencer les choses sérieuses avec notamment la montée à la Balme et au Col du Bonhomme. C'est avec Laurent Tissot que je commence l'ascension. Je suis bien, tout va bien, lolo me dit de partir car il souhaite également rester dans ces plusations. Je m'échappe et entre alors dans une ambiance hostile et mystique, car le brouillard s'est invité sur les sommets de Cols. On y voit rien à 5 mètres, notre vitesse de croisière est bien ralentit et la descente aux Chapieux ne sera pas très rapide. Je suis dans un petit groupe, nous hésitons de nombreuses fois sur la bonne sente à prendre, on ne voit pas à tous les coups la prochaine rubalise, alors prudence, prudence....
J'arrive aux Chapieux et retrouve mes assistants de chocs. Je vais pas trop mal excepté l'estomac que je sent compact, dur et pas très en forme. Je repars sachant que ça ne sera pas facile, j'ai horreur de cette partie de faux plat montant de goudron qui nous ammène à la ville des glaciers. Puis c'est la montée au Col de Seigne, je ne mange plus et ne bois plus, préférant laisser l'estomac s'autogérer quelques minutes. A nouveau le brouillard recouvre le Col, puis nous enchaînons Combal, l'arrête Mont Favre puis enfin, une longue descente technique "per parlare un poco italiano à la cita Courmayeur" (ville italienne avec aucune consonnance italienne d'ailleurs?).
12 heures à la montre et 78km au compteur : reste donc 88km, nous n'avons pas fait la moitié mais le moral est au beau fixe.
Le jour se lève et après avoir quitté mes 2 assisitants, je repars avec Maud Giraud que je n'arrive pas à suivre. La montée au refuge Bertone est difficile, je n'avance pas vite, mais j'avance quand même...
Et avancer, c'est important pour le moral... Je reviens sur Giguet qui marche et qui n'a pas l'air bien. Refuge Bonatti, puis descente sur Arnuva, l'occasion de taper la bise à Véro (et oui, sacré Véro, tu m'as bien remis la pêche). On papotte et c'est à cet endroit qu'on doit changer le GPS. Je me retrouver avec un autre Garmin paramétré,...., en anglais. Pour l'altimètre, je me retrouve avec des "foot" au lieu de mètres... Pas grave, c'est reparti pour le Grand Col Ferret.... C'est long..... Suis pas en super forme dans cette partie. Quelqu'un roupille au bord du sentier, je reconnais Maud qui fait une pause sieste. Puis pas de chance, c'est avec le brouillard à nouveau que je passe le Col avant de basculer sur la Fouly et sa longue descente... Je n'envoi pas très fort, suis pas au mieux, mais je trottine quand même.
Je retrouve coach Jasmin et Jean-Mi à la Fouly. Je vais un peu mieux et souhaite enchaîner au plus vite car la descente continue jusqu'au pied de Champex.
La montée sur Champex est dure pour moi, j'arrive au sommet "en vrac", barbouillé, plus de jus, les batteries sont vides,..., pas la grande forme le lolo.
C'est l'effet ULTRA, des moments d'euphorie, et de sacrés coups de battes de baseball derrière la caboche. Jasmin me conseil de manger, il faut que je me refasse la cerise. Je m'allonge, l'estomac est plein, rien ne passe, Jasmin m'apporte des pâtes, mais impossible de les avaler..... C'est ce qui s'appelle un long moment de solitude,......, et pourtant il va bien falloir que ça passe.....
A venir 2ème partie