Toujours difficile de savoir à l'avance si on va terminer une épreuve de type Ultra de plus de 160 km. Alors pourquoi sur cette Diagonale, tout s'est passé pour le mieux, et que jamais, au grand jamais je n'ai pensé une seconde à bâcher?
Plusieurs éléments :
- Ce challenge me tenait à coeur puisque c'était une des mes courses de rêve à concrétiser, "le 3ème élément",
- Le fait d'être à l'étranger, loin de la maison, se dire qu'une fois la-bas, autant terminer,
- L'envie d'avoir envie : La fraicheur physique et mentale nécessaire pour se mettre une bonne tôle pendant des heures, deux jours était bien présente. Je n'ai pas accumulé de fatigues physiques et mentales sur des courses durant l'été. J'aurai du enchaîner le trail des Karellis (course annulée), le Tour de l'Oisans (Côtelettes cassées) ce qui m'aurait grillé en fin de compte sur la Diagonale, j'en suis certain. Au contraire, avec mes 3 semaines de repos total début juillet, je suis reparti sur un grand cycle d'entraînement spécifique avec l'aide de Anne Valéro, préférant partager des sorties longues avec des potes, mes sparings partners intimes que de me mettre des tôles sur des trails.
- Beaucoup de vélo de route, 2 séances de natation par semaine, un entraînement croisé tip top!!! J'AIME!
- La gestion : Le but était de partir à un rythme qui ne bloque pas mon systême digestif, et avec l'expérience, la seule solution pour moi est de partir prudemment. Je peux ainsi apporter l'essence nécessaire au moteur au lieu de bloquer tout le systême : Raison gardée / Diagonale sauvegardée.... J'ai utilisé pour la première fois grâce à Dom un spasfon Lyoc dès les 1ers symptômes d'un estomac en difficulté, au bout de 4 heures. C'est passé comme une lettre à la poste. Le Lyoc fond sous la langue avec un effet quasi immédiat au lieu de l'avaler et de devoir le digérer ce qui lors de soucis digestifs, est impossible,
- Une préparation spécifique, en condition course, sans bâtons, avec un sac souvent surchargé. Avec le recul, j'aurai du m'envoyer encore plus de descentes de sangliers type "raid aventure',
- L'environnement : 8 jours de vacances plaisirs sur place, avec randos, baignades et Pigna colada... Détente, la vie belle sans travailler, le top!
- Ne pas être à 10 places près : Je n'allais pas gagné la course, mon classement de 117ème est conforme à mon état de forme du moment, peu-être aurais-je pu gagner quelques places en tapant dedans, peut-être aurais-je pu en perdre beaucoup aussi. C'est pourquoi, j'ai préféré faire une course complète, pour pouvoir m'exploiter jusqu'au bout au lieu de couïner pendant la dernière moitié de course. Du coup oui, j'ai pris des photos, oui je me suis fait plaisir sur certains ravitos, oui, parfois, j'ai pris un peu mon temps et alors? C'est pour ça aussi que je cours, pour prendre un peu de plaisir lors de ces épreuves extrêmes... Et si y a du plaisir, la perf, à mon niveau est là également.
- Les supporters : Bénévoles, accompagnants, locaux, touristes, quel enthousisame et quel respect envers les coureurs de la Diagonale! C'est énorme! "Allez Laurent, tu tiens, tu vas à La Redoute"... Nos prenoms écrits sur les dossards app ortentune intimité aux encouragements, j'ai adoré!!! Et que dire de Johanna qui m'a suivi sur le dernier 1/4 de la course, ça donne des ailes. A tel point que moi, qui suis habitué à courir avec la MP3 à l'entraînement, je l'ai utilisé 5 minutes sur cette course, l'ôtant rapidement car je ne vivais plus la course de la même manière. Je voulais profiter pleinement de ces échanges, des sons, des bruits de la nuit et des concerts de grenouilles dans Mafate.
Petit bilan rapide avec comme conclusion, la fraîcheur physique et mentale, et "l'envie d'avoir envie'....