Et bien voilà, Le Grand RAID 73 version 2011, ça c'est fait! Quelle belle épreuve, quel beau Trail mais définitivement, c'est une course très dure, technique avec de sacrés pourcentages : 73km, 5000m de Déniv+.
Réveil 3h du mat, petit dej avec Seb (Nain) avant de récupérer le Squale de Détrier (Loïc) pour arriver vers 4h10 à Cruet, capitale du vin blanc et départ du GRAND RAID 73, qui n'est pas un RAID aventure, mais une sorte de TRAIL Aventure.
5h : départ aux flambeaux, trop bien, juste le temps d'échanger 2 mots avec Emlie Lecomte, souhaiter une bonne course à Seb, et c'est parti, GO!!! Les 280 fauves sont lâchés dans les vignes, et ce n'est pas pour les vendanges. Ca part fort devant, pfff, je laisse partir une vingtaine de coureurs, de toute manière, je n'aurai pas pu les suivre et vu ce qu'il nous attend, .... On a le temps de se mettre sur le toit!
Photos droits Kikourou
1ère grosse bosse (Roche du Guet) il fait déjà lourd, on enchaîne les crêtes très peu roulantes, et la descente au lac de la Thuile (20ème km)... Je profite du superbe levé de soleil, la classe avec ces belles crêtes caressées par les premières lueurs du jour, beau spectacle. Pour l'instant, tout va bien! Je suis accompagné d'un autre trailer qui me semble un peu pâle jusqu'au ravito. On enchaîne le Col de Marocaz, et cette fameuse montée au fort pourcentage en direction du Lindar (faut sortir le piolet). Je suis avec 3 trailers qui apparemment accusent le coup sur cette grosse ascension. Puis on file à la Pointe de la Galopaz, je reviens sur quelques coureurs et au sommet, on m'annonce 16ème! Waouh.. Suis étonné du classement, je pensais être genre 25/30, du coup, belle surprise.
Les km s'enchaînent, Nous arrivons à 5 à la station des Aillons, les 11 premiers sont passés. Je gère un peu mal ce ravito, ne mangeant pas assez je pense... Et c'est reparti pour une des plus grosses difficultés, l'ascension du Grand Colombier avec + 1000m de D+ à la clé. Dès les premiers mètres d'ascension, je sens que je suis entrain de tomber en "panne d'essence".... aie aie aie. Je ne veux pas revivre l'expérience de ma dernière participation où j'avais vu la vierge dans cette montée, mon chemin de croix avec deux boulets accrochés aux 2 pieds et vidé de chez vidé.
Les trailers sont entrain de me distancer, pfff, je sais que je vais vivre un moment de moins bien, un moment de solitude. Je pense que je fais une sorte d'hypo, pas assez mangé durant les 6 premères heures de courses. Alors je me parle, dans ma tête tout seul : "Lolo, c'est simple tu as 2 barres, de l'eau et un peu de boisson énergétique. Au lieu de tout mettre dans la bouche secouer et avaler tout d'un coup, tu vas grignoter et boire des petites gorgées pour gérer au mieux cette panne". Je garde 2 coureurs en visu genre à 200 m, c'est ma carotte, mon espoir, garder un contact pour ne pas sombrer, me désintégrer et me dire que je reviendrai, pas tout de suite, le temps de me refaire, surtout garder le moral, je reviendrai.
Photo Thibaud Cahez
Ca revient petit à petit, tout doucement, trop doucement, mais curieusement, la distance avec mes coureurs se réduit, notamment 2 coureurs qui décrochent les 2 autres. Il m'aura fallu 500m de D+ pour commencer à revoir la lumière, à rester sur la défensive pour ne pas faire l'effort de trop qui me ferait passer de l'autre côté, "out"! Le souci est qu'à partir de ce moment là, je resterai sur la défensive jusqu'au bout, car ces coups de pompes peuvent revenir d'un moment à l'autre. Je reviens sur eux, les dépassent et commence à revenir un un 3ème, un géant, costaud fort comme un rugbyman, impressionant. Je le rejoins au sommet du Grand Colombier (Martine Vollay m'encourage et m'annonce 15ème, pourvu que ça dure). Mon golgoth n'est pas au mieux mais il part dans la descente sur un rythme que je ne peux pas suivre. Il fait chaud et entre les Aillons et le Mont Pelat pas de ravito... pfff j'suis juste en eau, va falloir gérer ça aussi. On revient sur 2 coureurs en perdition notamment Frédéric Jung qui avait terminé 2 ou 3ème français au marathon des sables 2010. Les encouragements de Guillaume Bernard me font du bien. Mais je me fais reprendre par 2 autres coureurs au Mont Pelat du coup je reste 15ème. S'ensuit la dernière difficulté (Mont Charvet) et 10km de descente. J'arrive à courir tout du long et quelle joie d'arriver enfin à Cruet les Bains en 11h pour boucler le parcours qui a apparemment provoqué pas mal de dégâts du fait de la chaleur.
Ca c'est fait!
Coachette Anne m'accueille avec le sourire (merci pour la photo d'après course), ainsi que Christophe, beau 2ème du 23km et Manu. J'suis bien crâmé quand même. (Merci Jeanne, coachette Escalade, d'être venue). J'suis un peu brassé, pas faim, nauséeux, mais bon, entre mon coup de moins bien, la chaleur et les efforts, on va laisser passer un peu de temps avant d'avaler quelque chose (genre quelques saucisses au barbuc du soir). J'vois arriver mes potes du Val Gelon (Arnaud, le squale, Jef CoeurJolly (j'suis fan de son nom)). Puis, place au barbuc avec mon Seb, 7ème du Trail, petite bibine et quelques protéines, avant un peu de repos mérité.
Seb et Lolo
Le Grand Raid 73 est un super trail, difficile, technique, le finir, c'est sincèrement déjà un bel objectif.
"Je ne gagnerai jamais rien, sinon le droit de me dire, Yes, tu l'as fait" Bruno Care
Mais si l'orga pouvait faire passer le tracé du parcours un peu plus loin que la piscine avec l'eau couleur bleue azur d'un privé juste avant le dernier ravitaillement de MontLambert..... Je veux bien travailler le mental, mais là, avec 27°C et 11h de trail, c'est une torture psychologique.