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Loloraidoutdoor

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Aventures swimrun ultra trail Norseman ötillö marathon des sables Outdoor sport outdoor triathon

Publié le par lolo

Le 12 octobre dernier, la 9ème édition de la Gravity Race s’est déroulée au départ de la plage de Menthon-Saint-Bernard, réunissant 800 participants malgré des conditions météorologiques tourmentées et une température de l’eau de 15° frisquettes.

Spot incontournable du swimrun en eau douce, le lac d’Annecy a offert aux participants son cadre naturel exceptionnel en immersion dans son eau cristalline avec l’écrin et ses montagnes alpines environnantes.

Comme sur chaque édition, 3 parcours sont proposés afin de contenter tous les niveaux et toutes les envies. Un parcours long, tenu secret jusqu’à la veille de l’épreuve, considéré comme un des plus difficiles de France qui s’adresse aux expérimentés et challenger. Le parcours M, déjà bien musclé avec ces 1000m de dénivelé positif s’adresse aux sportifs avertis et nageurs pouvant défier la section de 3000m de natation. Le parcours sprint plus typé trail cette année qui permet de découvrir la discipline ou de l’avaler de manière explosive.

C’est sur le format M que Laurent, notre reporter, s’est engagé pour la première fois en solo.

Une exception pour lui qui depuis 2026, a participé à plus de 40 swimrun en équipe. Il revient sur ce parcours musclé, pigmenté par des enchaînements de longues natations frôlant l’hypothermie.

Après plusieurs participations en équipe mixte, c’est donc en solo que je me suis retrouvé au départ du parcours M, mélangé aux équipes de duo. C’est une sensation très particulière de se retrouver seul, sans binôme face à soi-même en léger manque de convivialité et solidarité.

Mais c’est le défi du jour, et j’attaque donc la première natation de 500 mètres confiant et motivé. S’ensuit un long trail de 10km casse pates avec 500m de D+ avant d’attaquer l’enchaînement qu’appréhendait tous les participants : 1300m de natation, 1000m de course, 3000m de natation le long du remarquable Roc de Chère, 900m de course puis 200m de natation. Cette suite de longues sections de natation est redoutée à cause de la température de l’eau de 15 degrés. En effet, les 1300 premiers mètres commencent le travail de refroidissement du corps, les 1000m de course à pieds ne suffisent pas à se réchauffer ce qui complique les 3000m de natation qui suivent car l’entrée dans l’eau se fait alors que le corps est refroidi. Je remarque très vite cette complexité car au bout des 1000 premiers mètres, je ressens le froid et les débuts d’hypothermie que d’habitude, j’aurai ressenti dans les 500 derniers mètres du 3000. J’aperçois sur les bords du Roc de Chère de nombreux participants tenter de se réchauffer ou attendant les bateaux de sécurité. Il faut que mon esprit sorte de cette spirale ; faire avec ce corps qui se refroidit en gardant le cap de Talloires.

Mes adducteurs qui serrent le pull buoy se durcissent comme jamais, les crampes ne sont pas loin. Mais je suis agréablement surpris de réussir à passer le cap du froid qui m’envahissait voire à le stabiliser. Ce travail mental me permet de rejoindre la fin de cette section. S’ensuit 900m de course à pied avec des jambes durent comme du bois et à nouveau un plouf de 200m pour terminer le travail de sape. Reste à se réchauffer sur un trail bien cassant de 8km puis replonger dans le lac pour les 500 derniers mètres de natation. 4h39, sera mon temps durant lequel mon corps aura été bien chahuté mais je suis bien heureux d’avoir pu relever ce défi personnel.

Mais de vous à moi, partager une ligne d’arrivée à 2, c’est beaucoup mieux.

Sur le Sprint, c’est en famille que les deux sœurs Oksana et Auriane ont décidé de découvrir le swimrun :

"Mai 2024 : ma sœur Auriane me présente un concept de course à première vue déconcertant : il s’agit d’alterner sections de nage (dans une eau bien froide de préférence) et sections de trail, en gardant le même équipement d’une section à l’autre.
Et pour couronner le tout : c’est à réaliser à deux, en étant relié à l’autre par une corde pendant toute la durée de l’épreuve ce qui nous plaît particulièrement, car synonyme de cohésion, d’entraide et de partage.
Intriguées, portées par une excitation grandissante et un brin de nervosité : nous mettons un premier pied dans le monde du swimrun en nous inscrivant au format Sprint de la Gravity Race d’Annecy.
Le 12 octobre 2024 nous voilà sur la ligne de départ, redoutant les 16°C du lac d’Annecy certes mais prêtes à tout donner et surtout prendre le maximum de plaisir.

 


Top c’est parti !
Premier swim de 500m : agréable surprise, Auriane me tire vers le haut. Le froid de l’eau nous saisit au départ mais nous n’avons pas le temps de réellement nous refroidir.
Stimulées par ce premier swim nous enchaînons avec le long run de 10km et ses 500m de D+. C’est à mon tour de prendre le lead, avec une petite sœur bien accrochée qui ne lâche rien derrière, ni dans la montée abrupte, ni dans la descente glissante, et ni même sur les derniers kilomètres de plat qui lui ont pourtant paru interminables.
Vient ensuite le moment de retourner à l’eau pour les derniers swims (1300m + 500m), le final que je redoute personnellement depuis le début.

Et là… c’est le drame : Les lunettes d’Auriane se sont cassées pendant le trail. Frustrée mais déterminée, elle poursuit sans rien voir mais n’est plus en mesure d’exprimer tout son potentiel de nage alors qu’elle aurait aimé porter le duo pendant ces parties.

 


Une belle baisse d’énergie se fait ressentir lors des derniers 500m, avec la désagréable impression de tout donner alors qu’en réalité nous sommes bien au-dessous de notre allure habituelle.
Nous franchissons la ligne d’arrivée frigorifiées, les traits tirés mais le sourire aux lèvres, heureuses et soulagées d’avoir réussi à aller jusqu’au bout de cette magnifique course à deux. Sans regrets.

Parmi les premières pensées post-course :
Une immense admiration pour les participants des parcours medium et ultra, dont la résistance au froid ainsi que les ressources physiques et mentales paraissent infinies.
Et bien sûr : une puissante envie de s’inscrire à une autre course de swimrun pour poursuivre la découverte de cet univers fascinant !"

Pour Auriane, cette participation au travers d’un format court (sprint) nous a ouvert les portes d’une discipline à la fois exigeante et addictive.
Cette première aventure en swimrun ne nous a pas seulement offert un nouveau défi sportif ; elle nous a également permis de faire des rencontres et de partager des moments inoubliables dans un cadre magnifique. Nous sommes déjà en train de planifier la suivante !"

Article paru dans le Magazine RESPIREZ SPORTS

Photos Copyright : Bastien Seon - Gravity Race

 

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