Tic-tac, tic-tac, c'est à la fois très loin et très proche, à la fois long et très court, pourtant, dans 3 jours, les gladiators du sport d'endurance extrême ont rendez-vous vendredi soir, pour en découdre autour d'un des plus beaux sites du monde : Le Mont-Blanc.
Sauf que nous n'aurons pas à nous battre contre quelqu'un, non. Il faudra nous battre contre nous-même. Stress, angoisse, excitation, un bien beau mélange des genres. Un départ : 2300 âmes en transe lorsque la musique de Christophe Collomb envahira les rues de Chamonix. Puis les fauves seront lâchés pour l'Aventure, l'expédition, le périple, à la quête du graal, le tour du Mont-Blanc en moins de 46 heures. Les moments d'euphorie laisseront place à des grands moments de solitude et de "coups de moins bien", une alternance de joie et de pleurs, de rire et de doutes pour finalement franchir une ligne d'arrivée correspondant au grade de "Finisher".
Combien réussiront? Comme d'habitude environ 60%. Il y aura donc des heureux et des déçus, les "élus" et les autres qui, terrassés par la fatigue et les efforts, devront se résoudrent à rendre les armes. Ferais-je parti à nouveau des finisher? Comment le savoir aujourd'hui, lorsqu'on sait que sur ces parcours tortureux, tout peut arriver, tout peut se passer. Je l'espère et j'y crois tout simplement, comme tous les engagés.
Dans tous les cas, j'ai l'envie, et ça, quelques soit l'entraînement, avoir l'envie et la motivation, c'est déjà ça! C'est même le principal. Sur cette épreuve démesurée, j'ai déjà tout connu : 3 échecs consécutifs, et une réussite l'année dernière. Je pars donc confiant, avec dans ma tête le stress en moins de me dire "vais-je la finir un jour?". Sur cette édition 2010, je suis serein et libre dans ma tête.
Alors je souhaite à tous les participants de connaître un jour ce bonheur d'être "finisher" sur cette course maintenant devenue légendaire, 166km, 9500 mètres de Déniv+.
Je porterai le dossard N°144. Vous pourrez comme chaque année suivre les membres de votre famille, vos amis, vos copains sur le site de l'UTMB.
Alors comme l'écrivait Mike Horn dans latitude 0 :
"Je suis dans la situation d'un homme qui sortirait par la porte principale, avancerait tout droit sans jamais faire demi-tour, et rentrerait chez lui par la porte de derrière."
Une autre manière de dire qu'il nous faut boucler le Tour du Mont-Blanc, notre petit tour du monde à nous....