Après un départ d'Orly au petit matin le vendredi 27 mars, nous avons pris le car à Ouarzazate pour 7 heures de route. La pluie tombait déjà à la descente de l'avion. Au bout de quelques heures nous avons été stoppés par le débordement du lit d'un oued : la route était coupée par l'eau qui coulait avec une forte intensité! Après 2 heures d'attente, les bus sont passés mais bien que le niveau d'eau ait baissé, nous avons eu quelques frayeurs lors de ce franchissement! Nous avons poursuivi notre route jusqu'à la ville d'Erfoud où nous avons appris que le site du bivouac prévu pour le soir était inaccessible car inondé!
Les Anglais étaient déjà sur le site à attendre sous la pluie!
Nous avons alors été transférés dans l'urgence dans les divers hôtels de la ville, soit un peu plus de 800 coureurs, sans compter l'organisation, soit un total de 1300 personnes!
Nous avons donc patienté à l'hôtel dans la ville d'ERFOUD. Le samedi, nous avons pu voir courir les Anglais dans la ville, avec le sourire : ils sont impassibles et c'est à croire qu'ils aiment l'eau!
La première étape, prévue le dimanche, a été annulée car il y avait des inondations dans le désert! C'était la première fois en 24 ans que le Marathon des sables connaissait une telle mésaventure.
Le départ a été donné le lundi matin après avoir passé une dernière nuit à l'hôtel. La température de course était de 30 à 32°C, ce qui était très confortable. Cette étape correspondaient initialement à la première étape du MDS 2008, dans les dunes de MERZOUGA, mais le départ de l'épreuve a été donné à quelques kilomètres du lieu prévu, pour cause d'inaccessibilité au site: le problème se posait pour les véhicules qui ne pouvaient pas passer dans ce sable humide en raison de leur poids (pas de problème majeur pour les coureurs).
Le lundi soir, nous avons découvert le bivouac pour la première fois : les tentes ont été changées par rapport aux éditions précédentes, mais cela ne se voit pas de manière flagrante.
La première nuit a été difficile pour 2 raisons : la principale est que j'ai attrapé une gastro, probablement d'origine alimentaire, à l'hôtel. La seconde est que la température est descendue entre +2 et +5°C, mais avec un fort taux d'humidité qui majorait la sensation de froid.
Le mardi, pour la 2ème épreuve, nous avons eu droit à une nouvelle modification de parcours liée aux problèmes de logistique et nous avons fait une boucle de 36 km. Je comptais chaque km qui passait car, dès le départ, j'avais les jambes coupées et un beau mal de tête en raison de mes problèmes digestifs. j'ai donc limité la "casse" et après avoir obtenu une place de 131ème initialement, je me retrouvais à la 264ème place lors de cette seconde épreuve. Ce n'était, bien sûr, que le début des festivités puisque l'étape longue a lieu le mercredi!
Après un passage au service médical, j'ai pu obtenir un soluté de réhydratation et cela m'a permis de récupérer un peu. Nous ne savions pas encore à quoi nous attendre pour cette longue étape car, d'une part, nous n'étions pas sur le lieu de bivouac initialement prévu, et d'autre part, de nombreuses rumeurs circulaient : annulation de la longue étape remplacée par 2 étapes de plus courte distance, passage possible d'une nouvelle perturbation sur le MDS le mercredi soir...
Après une seconde nuit, un peu moins inconfortable que la première, nous avons donc découvert le programme de ce 3ème jour d'épreuve : une étape de 92 km avec un temps maximum de 35 heures pour la parcourir (à savoir qu'initialement dans le roadbook, nous avions une épreuve de 80-81 km). Nous avons eu le vent de face pendant environ 65 km, mais pas de pluie! Après un départ "tranquille" j'ai pu accélérer vers le 45ème km. Nous avons eu le passage d'un djebel au 53ème km suivi de dunes et à ce moment, la nuit est tombée : cela a été l'occasion de chercher son chemin au milieu des dunes car une signalisation lumineuse était un peu perturbante et nous a fait hésiter sur le chemin à suivre. Le 6ème et dernier check point qui se trouvait au 81 ème km environ s'est fait attendre : nous devions traverser une plaine sablonneuse et caillouteuse avec un laser lumineux dressé vers le ciel pour marquer l'emplacement de ce dernier CP; il paraissait malheureusement toujours aussi éloigné malgré le défilement du temps! Nous (en compagnie de Jean Luc, un coureur que j'ai rencontré dans les dunes après le djebel et avec qui j'ai fini cette longue étape) somme enfin parvenus au 6ème CP à un peu plus de 22 heures, heure locale (2 heures de décalage), après pas loin de 13 heures 30 d'effort. Les 11 derniers km se sont bien passés car le terrain était "roulant" et nous étions impatients d'arriver. J'ai, par contre, "approché" d'un peu trop près un arbuste épineux, ce qui m'a valu d'avoir la main gauche écorchée et la joue gauche éraflée. Les 2 derniers kilomètres se sont déroulés "au train" et nous avons terminé notre journée d'effort au bout de 14 heures 48 minutes, soit en 141 ème place! Je me suis alors couché sans manger car la fatigue était bien présente.
Le jeudi a été un vrai jour de repos durant lequel il a fallu se "forcer" à manger pour retrouver des forces.
Bien nous soyons en autonomie alimentaire, hormis l'eau, nous avons eu droit à un Pepsi et cela était bien agréable, entre 2 rations de nourriture lyophilisée.
Le vendredi a été le dernier jour d'épreuve (initialement, nous avions une dernière épreuve le samedi matin de 16 à 17 km) : un programme de course complètement transformé en raison des conditions climatiques exceptionnelles. Nous avons donc eu une épreuve de la longueur d'un marathon. Abdelatif Benazzi s'est joint à nous pour cette dernière épreuve car il représente une association de soutien aux enfants défavorisés au Maroc. Cela lui a permis de récolter des fonds pour cette association. L'épreuve s'est déroulée sous la chaleur que nous attendions depuis le début et nous avons eu l'impression d'une épreuve courte suite à celle du mercredi!
Le soir, nous n'étions plus en autonomie alimentaire et nous avons pu faire un retour au "non lyophilisé"! L'orchestre de l'Opéra de Paris nous a offert un concert, composé d'une trentaine de musiciens et d'une soprano, Maud, blonde avec une jolie robe rouge décolletée (température lors du concert : environ 10 °).
Le samedi a été la journée de transfert vers Ouarzazate et nous avons passé un peu plus de 6 heures en bus! Nous avons alors enfin pu goûter à une douche bien nécessaire!
Après un passage dans la discothèque de l'hôtel de l'organisation, Le Biblos, nous avons profité du confort d'un lit, nous qui avions dormi dans des duvets sur de simples tapis!
Le dimanche a été le jour de la remise des prix; j'en ai profité pour m'offrir une petite demi heure de massage : pas désagréable!
Le retour a eu lieu ce lundi. Un dernier déagrément pour une trentaine de concurrents présents sur le vol : le surpoids des baggages a obligé la compagnie à faire débarquer leurs valises et sacs, qui leur seront livrés dans un second temps...
Enfin de retour: c'est bien agréable de partir mais c'est bien agréable de rentrer et de profiter du confort quotidien!