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Loloraidoutdoor

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Aventures swimrun ultra trail Norseman ötillö marathon des sables Outdoor sport outdoor triathon

Publié le par lolo
Publié dans : #loloraidoutdoor

Le magasine Sport et Vie reste un mag riche en informations et en enquêtes souvent très surprenantes et intéressantes. Exemple : Article : LA CONTRACEPTION ALIBI

Une forme de dopage dont on ne dit rien mais qui a sûrement joué un rôle dans l'histoire du sport et continue de la faire tant à l'Est qu'à l'Ouest. Elle concerne la pilule contraceptive. Rappelons que celle-ci a été mise au point par le fils d'émigrants russes installés à Woodbine (New Jersey), le Docteur Gregory Pincus. Dès 1956, cette pilule est commercialisée en Allemagne et 4 ans plus tard aux USA. Dans les années 60, elle envahit le monde et fût autorisée en France &n 1967. A ses débuts, elle contenait des doses très élevées de progestérone (la noréthistérone).

Comme on soupçonnait ces produits d'exercer un effet dopant, la commission médicale du CIO décida en 1987 de placer la noréthistérone sur la liste rouge des produits interdits. Cette décision déclencha une levée de boucliers. Il faut dire qu'à l'époque, 75% des préparations contenaient la molécule ce qui revenait à demander aux femmes de choisir entre le sport de contraception et leur habituel moyen de contraception : Une position intenable. 7 mois plus tard, la loi d'interdiction a donc été levée.

Mais le problème demeurait et l'on soupçonnait toujours les sportives de prendre des pilules fortement dosées à des fins de performance ou simplement pour masquer des prises de nandrolone. Il faut savoir que les métabolites de ces 2 substances sont pratiquement identiques et donc qu'il était facile pour l'athlète d'expliquer la présence des uns par la consommation des autres.

En 1988, on parvint néanmoins à faire la distinction des sources, et 10 plus tard, les laboratoires antidopage adoptèrent pour les femmes une seuil de tolérance (5 ng/ml) qui limitait de facto le risque d'être contrôlée positive pour un simple traitement contraceptif dans la mesure ou la noréthistérone contenue dans les pilules entraîne d'ordinaire des concentrations urinaires de l'ordre de 0,8 ng/ml. Ce qui n'a pas empêché de recenser quelques cas litigieux. Mais ces cas restaient relativement rares et l'on pensait avait trouvé la solution jusqu'en mai 2005 avec cette étude étonnante publiée en Australie.

Le Professeur Robert Norman s'était simplement demandé quel pouvait être l'effet de la progestérone de synthèse sur la femme sédentaire durant l'effort. Il a d'abord recruté par le biais de petites annonces 24 femmes âgées de 22 à 35 ans. A sa grande surprise, il a constaté alors que le traitement améliorait la VO2 Max dans des proportions inattendues (jusqu'à 30%). Plus troublant encore, cette augmentation était directement liée à la quantité de progestérone contenue dans la pilule! Les résultats publiés dans la revue américaine Journal of Clinical endocrinology and metabolism eurent le grand mérite de replacer la pilule contraceptive au coeur de l'actualité sportive. Ils furent abondamment repris dans la presse sous le titre : "la pilule dope la performance".. L'Agence mondiale antidopage se pencha bien évidemment avec attention particulière sur le protocole de l'étude soulignant d'emblée sa caractéristique non sportive. "Cette étude a été menée sur des femmes sans activité physique régulière et non sur des sportives de haut niveau", précisait d'emblée le docteur Olivier Rabin, responsable du département scientifique.

"Dans l'état actuel de nos connaissances, il n'est donc pas possible d'appliquer ces résultats à des sportives de l'élite. Ces travaux sont intéressants, mais nous les considérons plutôt comme une étude préliminaire." 

Le problèmes est qu'en dépit de ces belles promesses, personne n'a réellement repris le flambeau des mains du Professeur Norman, lui-même préférant étudier le développement de la première pilule 100% bio. L'affaire est donc tombée aux oubliettes. Mais elle risque de resurgir de manière inattendue et peut-être même que les femmes ne seront pas les seules concernées. Depuis quelques années, l'Agence mondiale antidopage voit se profiler avec une certaine appréhension l'arrivée sur le marché de la première méthode de contraception orale pour l'homme. celle-ci est annoncée pour 2013 et présenterait une forte contenance en .... testostérone...

Article Sport et Vie, Alain Philippe Coltier

Hors Série N°33

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