Loloraidoutdoor

Bon nombre de trails imposent d'avoir sur soi un gobelet pour s'abreuver et siroter les elixirs et potions magiques proposéss sur les ravito. Pas de gobelet pas de boisson qu'ils nous disent même au départ! Ecologie, éco-responsable, économie, éco-traileur tu seras!

Et bien le squale de Détrier, Loïc Gaudry, m'a proposé l'astuce suivante fort ingénieuse : 

- Prendre un paquet de coquillettes (pas en boite en carton, non, celles contenues dans un plastique rigide)

- Faire sa propre pasta-party en le dévorant la veille de course

- Conserver le paquet vide et le couper au 1/3 de sa hauteur

Ca donne ça :

souple mais rigide, léger comme l'air, pliable ou enroulable, imbattable!

Merci le squale, ça c'est un sacré bonne idée!

Et c'est parti depuis ce matin 7h00, les inscriptions pour THE NORSEMAN ont commencé! Devant l'ordinateur, j'écris mon CV en Anglais, et je remplis toutes les cases en tentant d'être accepté en tant qu'athlète Elite, moi qui ne suis pas un IRONMAN! Si je ne suis pas choisis parmi une vingtaine de sélectionnés, place à la loterie... A partir de maintenant, on va dire que je ne maîtrise plus rien! Place au paiement en ligne, 2750 NOK soit environ 370€ obligatoire!! Et paf! Je suis bloqué par ma banque... pfff! J'attends 9h, je j'appelle le banque leur expliquant l'urgence de débloquer la situation. Je tombe sur une personne très compréhensive et c'est reparti... Je me retape tout en anglais, paiement accepté!!!! YES! Plus qu'à attendre la décision finale.....

www.nxtri.com

Comme une évidence, il me semble reconnaître le meilleur Traileur du monde....

Et peut-être l'Ultra traileuse française de l'année 2012.... 

Erik, quelle performance : 4ème du Grand Raid de Le Réunion 2012! Et pourtant, le début de course fût loin d'être facile, explique-nous?

Et bien j'ai certainement trop mangé le jour du départ, et du coup, j'ai eu des lourdeur d'etomac qui ont induit des vomissements. A force de vomir dans la montée du volcan, j'ai eu quelques crampes d'estomac qui ont duré jusqu'à Mare à Boue, c'est à dire au 50ème km.

Comment as tu pu reprendre le dessus?

Et bien, après mes vomissements, j'ai réussi à me réalimenter, difficilement, mais suffisemment pour faire passer ces maux, et j'ai pu reprendre le fil de la course. Malheureusement, j'ai perdu beaucoup de temps, mais la course était longue, j'ai donc eu tout le loisir de revenir.

copyright Johanna Clémencet

Au niveau des sensations, des hauts et des bas ou de mieux en mieux jusqu'à La Redoute?

En fait, pour les sensations, c'était mitigé. Dans un premier temps, j'étais bien en jambes, mais le ventre n'a pas suivi. Lorsque le ventre m'a permis d'aller mieux, j'ai eu une bonne période, de Mare à Boue jusqu'au cirque de Cilaos. Mais avec l'entrée dans Mafate, c'est le début des difficultés liées à la longueur de l'épreuve, et donc, j'ai ressenti la fatigue.
Malgré tout, la sortie de Mafate c'est bien passée avec une bonne seconde moitié de montée du Maido, et un très bon dernier 50km ou j'ai repris progressivement ceux ayant trop donné sur le début.

As tu pu faire ta course ou t'es tu accroché aux premiers?

Je voulais faire ma course, mais le départ a finalement été rapide. La tentation de courir à coté de Killian était trop grande, du coup j'ai fait les 10 premiers km avec lui ! Mais après, avec mes soucis intestinaux, j'ai été contraint de ralentir, et d'aller plus prudemment par la suite. C'est certainement aussi ce qui m'a sauvé !! Et en fait, j'ai été de mieux en mieux jusqu'à l'arrivée. Du moins, je me suis accroché jusqu'à l'arrivée avec un physique que j'ai réussi à pousser jusqu'au bout ! Heureusement, après le Volcan, j'ai retrouvé Antoine (Guillon), qui m'a permis de trouver un super rythme régulier, sans aller trop vite, sans trop me fatiguer. C'était top et il y avait une super ambiance. Ca m'a beaucoup aidé ! Nous sommes allé ensemble presque jusqu'au gite du Piton des neiges !

Et ce parcours alors?

Le parcours...un truc de malade ! déjà, sur le papier, le dénivelé et la longueur avait de quoi faire peur à quelques personnes. Mais en plus, nous avons eu des conditions météo très difficiles. De la pluie, du froid alterné avec de la chaleur...et les corps ont beaucoup soufferts. Preuve en est, le nombre d'abandon. Pour moi, la fin a été très dure. Lassitude de courir. 30h de course non stop, c'est long et je ne connaissais pas. Et j'étais plus pressé d'arriver que finalement de courir après le 3ème !!!

Oui mais aller jusqu'au bout à La Redoute, ça fait quoi?

La Redoute...quel soulagement ! Lorsque je dominais le stade, je me suis arrêté pour contempler...et je me suis dit... "je l'ai fait" ! C'est immense comme sensation ! Après 30h, enfin arriver, après tant de douleur et tant d'effort dans ces conditions. Je crois que j'ai rarement autant apprécié de voir un stade !!

Et ce monde de l'Ultra alors? Tu y reviendras?

Ahh l'ultra ! C'est dur ! Oui, c'est dur...mais c'est tellement bon. On souffre tant d'heures, mais au final, on est tellement heureux lorsque la ligne est franchie ! C'est une telle victoire. On a un sentiment d'avoir atteint quelque chose de plus. Un nouveau palier. OUI, J'Y RETOURNERAIS !!!

Et maintenant?

Pour moi, cette course a conclu ma saison. Je crois que maintenant, après une très belle saison, je dois me reposer, recharger les batteries, profiter de la famille et de la maison. Mis à part la CCC, je n'ai rien à jeter cette année, donc je vais m'arrêter là pour 2012...maintenant, place aux projet 2013, avec en tête de lice les championnats du Monde !

Grand merci à Johanna Clémencet pour cette superbe photo! Tu as de sacrés beaux talents de photographe, j'adore!!!

Copyright J.Clémencet

J'entends encore une nouvelle fois frémir dans le garage, limite brâmer! Sauf que ce n'est pas le Cerf non, ni Toto, (il est à la Réunion et à cette heure si, il doit être dégondé le finisher) mais le cheval de carbone, l'étalon, The black bike, la mobylette! Allez, va on va sortir, ça va te calmer et évidemment me calmer! On va où? Tiens, si on allait au Col du Tamié? Bonne idée!

J'enfourche le bête et c'est partie, direction Aiton, Grezy-sur-Isère, Frontenex ....

Surprenant! Je ne fais que croiser des cyclistes? Comme si le parcours était en sens inverse! Bon! J'attaque les 9km d'ascension quand enfin! Je me fais doubler par un cycliste sympathique qui me dit bonjour et me dépose! En fait il me réveille et du coup, je tente de revenir! J'halète, c'est bon ça et j'ai mal aux cuissos mais je reviens, 2km à me mettre sur le toit et alors que je suis plus qu'à 5 mètres, il vire à gauche!!!! pfff... Je me dégonfle comme un pneu, moi qui m'étais préparé à une lutte engagée, ça me coupe les cannes!

J'atteins le sommeil sur un rythme moins élevé qu'avec mon éphémère sparring partner, du coup je profite de ces beaux paysages qui s'offrent à moi.

Enfin le Col! Le top, étant à sec de gourdasse, je trouve de l'eau juste au sommet, cool! Plus qu'à descendre...

A Voir où j'habite, vers la 2ème colline au milieu et à balancer quelques watts jusqu'à la casa pour terminer cette sortie de 80 km sans voir de cyclistes sur le retour... pfff. C'est un peu comme Obélix et les sangliers cette histoire, mais parfois ça motive de voir des gens quand même, quitte à se faire débouler, pas grave!

Serrer les dents, s'accrocher malgré un début de course difficile, lutter, y croire, .... , relancer, revenir et ARRIVER! Franchir la ligne, au pied du podium, oui mais quel podium! Sur la Diagonale des Fous, on dit pas je suis finisher mais "j'ai survécu"!!! Ca veut tout dire! Grand Bravo à toi Erik le Viking, EriK le warrior! Sacré performance monsieur Erik Clavery!

Une belle pensée également pour Pascal Blanc, qui a du avec regrets baisser les armes.... Ah cette Diagonale, que de frissons!!!